Le jeudi 13 octobre les élèves de la classe de 3°6 ont accueilli Maxime Mansion, qu'ils avaient pu applaudir dans le rôle d'Horace, dans l'Ecole des Femmes. Pendant deux heures, Il s'est tout d'abord prêté au jeu des questions préparées par les élèves puis a entrainé le groupe dans un atelier corps, voix. Rencontre:
Quand avez vous commencé le théâtre ?
J’ai aimé ça dès que J’étais en cm2. Quel âge on a quand on
est en cm2 ? On a dix ans et bien voilà dès l’âge de dix ans. Et puis
après j’ai commencé à vouloir en faire ma vie quand j’étais en troisième, à
votre âge.
Avez-vous pris plaisir à jouer
l’école des femmes ?
Ouai ! Carrément ! Je kiffe, j’adore, c’est un
vrai bonheur, on va en parler après, on va voir ensemble pourquoi, mais c’est
un vrai bonheur, j’adore ça.
Avez-vous déjà remporté des
prix ?
Heu…non.
Avant d’être comédien avez vous
fait un autre métier ?
Non, enfin un autre métier, après j’ai eu des jobs d’été…
j’ai été glacier et animateur.
Dans combien de pièces avez-vous
joué ?
Très bonne question, alors il faut que je réfléchisse… une
dizaine de pièces.
Comment faites vous pour entrer
dans la peau du personnage d’Horace ?
Qu’est ce que ça veut dire entrer dans la peau d’un
personnage ?
Je ne sais pas… être à l’aise avec
le rôle ?
On pourrait en parler pendant très très longtemps de ça
mais en règle générale, ce qui aide vachement c’est de lire la pièce, vraiment,
donc ça, ça demande du temps quand même , de voir ce que dit Molière et
d’essayer de faire ce qu’il dit. Parce qu’en fait dans l’écriture vous allez
voir que Molière c’est un metteur en scène en fait : il écrit mais il met
en scène en même temps. Du coup j’essaie de faire ce que dit Molière. Mais en
fait le plus important pour jouer, pour être dans son rôle, c’est de jouer,
jouer comme quand on était petit, au cow-boy et aux indiens, on se prenait pour
Spiderman ou pour une princesse, c’est un peu ça, on a tous fait ça.
Vous êtes payé combien ?
Là en gros je suis à 2700 brut. Ca vous paraît
beaucoup ? Il faut savoir que quand on dit brut on vous donne un salaire,
ce qu’il faut savoir c’est qu’on ne touche pas cette somme, là, il y a une
partie qui va aux cotisations sociales, aux impôts, à la caisse retraite, comme
tout le monde…Moi net, je touche, je crois que c’est deux mille net. Moi il
faut savoir que je suis très bien loti, mais il faut savoir que nous on
travaille de 9h à 00h00.
Il
faut savoir qu’il y a des fois ou je ne suis pas du tout payé, à un moment
donné au mois de février, je n’ai plus de salaire, parce que je ne joue plus de
spectacle. Je vous avais dit que dans notre salaire il y une grande partie qui
part à l’assurance chômage, ce qui fait que lorsqu’on ne travaille pas, parce
qu’on travaille par intermittence, c’est à dire pas tout le temps, le chômage
me vient en aide pour payer mon loyer et m’aider à vivre. Vous comprenez ?
On appelle cela l’intermittence.
Aimez-vous toutes vos scènes dans
l’école des femmes ?
Oui,
j’aime toutes mes scènes, il y en a qui sont plus difficiles que d’autres, que
je n’ai pas encore trouvées.
Combien de pièces faites vous par
an ?
5 /6 par an.
Quand avez-vous commencé votre
carrière dans le théâtre ?
Professionnellement
tu veux dire ? Il y a trois ans. En sortant de l’ensatt, c’est l’école
nationale supérieure des arts et techniques du théâtre, c’est une école du
théâtre à Lyon.
Comment fait-on pour apprendre une
pièce de théâtre par cœur ?
C’est exactement la même chose que quand tu apprends les
choses par cœur, tu vois, c’est pareil, alors pour vous donner un exemple, tu
fais du sport ? Tu fais quoi comme sport ? Tu fais du foot. Tu cours
beaucoup et tu tapes dans un ballon, au départ Sofiane quand tu tapais dans le
ballon tu tapais fort ou pas fort ? Tu ne tapais pas fort, et maintenant
tu tapes plus fort, on est d’accord. Et bien la mémoire c’est exactement pareil
que toi, c’est un sport qu’on entraine, plus tu vas faire des abdos, plus tu
pourras en faire plus tu pourras en faire longtemps et davantage, plus je vais
apprendre des textes et plus je vais pouvoir en apprendre beaucoup. Le cerveau,
on ne le sait pas toujours, mais c’est un muscle, il faut qu’il s’entraîne. Et
puis après j’aime ça…
Vous n’avez pas
d’oreillettes ?
On n’a pas d’oreillettes, les oreillettes c’est que pour
les vieux ou les gens très riches…Robin il apprend son texte. C’est le rôle le
plus long à apprendre de tout le répertoire français. Les oreillettes ça existe
qu’à la télé ou… il y a eu le roi Lear, avec Serge Merlin l’année dernière,
c’est un vieux monsieur : vous avez vu Amélie poulain ? Dans le film
il y a un vieux qui a la maladie des os, c’est lui, et bien dans le roi Lear il avait une oreillette.
Que faites vous quand vous êtes
dans les coulisses ?
Alors on joue aux fléchettes parfois, on est concentré sur
le reste de la pièce quand même par ce que il y a des moments très précis ou on rentre (sur
scène) quand même. On est présent, on est derrière. (Mme Chencinski : ils
sont allés visiter les coulisses lundi dernier) ah alors vous avez vu l’endroit
de la fléchette alors ? Non ? Donc vous avez vu la table d’accessoires ?
il y a des chaises autour… il y en a qui continue de s’échauffer parce que le
théâtre c’est le corps, la voix, on s’échauffe et le théâtre on ne peut pas
s’arrêter et reprendre.
L’année dernière, Arnolphe, Robin il a eu un trou en pleine
scène, il sait plus son texte du tout donc là en gros ce qui se passe, c’est
qu’il y a un gros silence et vous, en tant que spectateur, vous ne le savez
pas, et nous notre but c’est que le spectateur ne le sache pas ne le voit pas,
et nous on se dit : « mais qu’est ce qu’on fait est ce qu’on enchaine
ou est-ce qu’il va reprendre ? Est-ce qu’on entre sur scène ? » C’est
comme au cirque vous faites un numéro d’équilibriste, si je tombe, ça s’arrête,
et même si je suis déséquilibré il faut que je me raccroche au fil . Vous voyez
la gymnastique que ça demande, il faut être toujours au présent en fait. Jamais
laisser tomber.
Combien de temps mettez vous pour
apprendre un rôle ?
Ca dépend, là (le rôle d’Horace) mon rôle, je l’ai appris en
deux semaines, honnêtement, je vais vous dire quelque chose, Molière par
exemple est parfois plus facile à apprendre qu’un texte contemporain,
pourquoi ? Parce que c’est du vers, surtout de l’alexandrin, et qu’il y a
une certaine musique qui fait que par exemple, quand je dis : « sans
doute, j’ai compris d’abord que mon homme était là et qui sans se faire voir
conduisait tout cela » , vous voyez il y a une musique qui aide à
apprendre.
Comment
tu fais pour apprendre toi ? Camille il y a bien quelque chose que tu sais
par cœur, vas ‘y c’est quoi ? Je ne te demande pas de chanter je te
demande de me dire le texte (Camille récite deux vers de « la
crim »)» ta besoin de trois mille ...je te les prête » : ça a
priori c’est un alexandrin, c’est rythmé… vous avez d’autres questions ?
Que dois faire un comédien pour se
préparer à monter sur scène ?
Il fait des exercices de voix parce que, sa
voix, c’est son outil et des exercices corporels : je vais vous montrer,
alors un exercice de voix : il faut juste savoir que la voix, si vous
voulez être chanteur un jour ou autre, , c’est que votre voix elle résonne mais
elle ne résonne pas que par le souffle mais surtout par rapport aux
résonateurs. C’est quoi un résonateur ? C’est les os en fait qui fait que
le son se propage. Si par exemple vous touchez là, les pommettes ou le menton et que vous parlez en même temps
(démonstration) ça vibre vous voyez, ça, c’est avec vos résonateurs, nous ce
qu’on va faire c’est détendre tous les muscles pour que la voix, elle aille dans tous les
endroits de mon cerveau.
Toutes
les voyelles se fondent sur un son, le a, et là je bouge juste ma langue. (Démonstration)
et après je continue et je me balade dans tous les résonateurs.
Ca
c’est un exercice que je fais pour échauffer et la voix et les résonateurs et
pour que les voyelles que j’ai soient les plus pleines possibles.
Comment on prépare les scènes,
comment on travaille les scènes ?
Et bien on travaille les scènes, on apprend les scènes, on
étudie un peu la situation, ce que ça raconte, et puis on joue et au fur et à
mesure qu’on joue on se dit : « tient ça, ça, raconte plus ça,
peut-être qu’il faut que ça aille à cet endroit là.. » Voilà comment on
travaille une scène.
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